L’incertitude reste le maître-mot
France – La retraite pour les nuls
Je vais vous faire un aveu : je ne comprends pas le débat sur la retraite.
Qu’un politique promette la Lune pour être élu, très bien.
Mais qu’un adulte doté d’un minimum de bon sens et de notions d’arithmétique continue à croire qu’on peut partir à 60 ou 62 ans…
Aberrant.
En 1945, à la création de la Sécurité sociale, la retraite à 65 ans visait simplement à soutenir les plus âgés.
Et pour cause : c’était l’espérance de vie. Peu de retraités, beaucoup d’actifs, et un taux de fécondité supérieur à trois enfants par femme.
Aujourd’hui, on vit 20 ans de plus, le taux de fécondité est tombé sous 1,6, et on voudrait partir plus tôt qu’en 1945 ?
Même un enfant comprendrait que ça ne colle pas.
La “faute originelle” remonte à 1983 : Mitterrand abaisse la retraite à 60 ans, lançant une fable économique qui coûte toujours plus cher.
Depuis, tout le monde entretient le mythe.
Ne comptez pas sur l’État pour vos vieux jours : ouvrez un PER avant la fin de l’année.
Europe – Les résultats rassurent, mais pas partout
Les grandes valeurs européennes ont redonné un peu de couleur aux marchés.
Chez LVMH, toutes les divisions, sauf la beauté, ont dépassé les attentes, avec une progression de +10 % sur la semaine.
Nestlé a rassuré également : sa stratégie continue de payer, et le plan d’économies s’accélère avec une réduction de 6 % des effectifs.
EssilorLuxottica affiche une croissance solide de +11,7 % des ventes, portée par la demande croissante pour les lunettes connectées.
Publicis dépasse aussi les prévisions et relève sa croissance organique, tirée par une demande publicitaire soutenue.
Côté déceptions, Michelin chute après un avertissement sur résultats lié à la faiblesse de la demande en Amérique du Nord et à la hausse des droits de douane.
Pernod Ricard souffre toujours du ralentissement des ventes aux États-Unis et en Chine.
Enfin, Bouygues Telecom, Iliad et Orange ont présenté une offre conjointe non engageante pour le rachat d’une grande partie des activités d’Altice (SFR) en France.
Une bonne idée à signaler
Le chancelier allemand Friedrich Merz veut créer une Bourse européenne unique.
Enfin une proposition qui a du sens : un vrai marché intégré pourrait renforcer le financement des entreprises européennes et réduire la dépendance à Wall Street.
Encore faut-il que les capitales européennes acceptent de jouer collectif… ce qui, on le sait, n’est jamais gagné.
États-Unis – Une saison des résultats solide, mais la nervosité persiste
La saison des publications s’est ouverte sur une note positive.
Les grandes banques américaines ont toutes dépassé les attentes : JPMorgan, Citigroup, Wells Fargo, Goldman Sachs, Morgan Stanley (+5,39 %) et Bank of America (+3,68 %) affichent des bénéfices supérieurs aux prévisions, portés par une forte activité en banque d’investissement et un crédit résilient.
Dans la tech, la vague IA continue : Broadcom (+9,09 %) s’envole après un partenariat stratégique avec OpenAI pour des puces de 10 GW destinées aux centres de données.
ASML (+6,24 %) publie des commandes record, TSMC (+6,84 %) confirme une vision positive sur le cycle des semi-conducteurs.
Walmart (+4,57 %) crée la surprise avec un partenariat inédit avec OpenAI : il sera bientôt possible d’acheter directement via ChatGPT.
Caterpillar (+10,10 %) grimpe après un relèvement d’objectif de cours.
Et dans la santé, Omeros (+134,61 %) et Praxis Precision (+205,50 %) explosent après des annonces cliniques majeures.
Pendant ce temps, l’or joue les valeurs refuges et franchit un nouveau record au-delà de 4 200 $ l’once.
Mais la semaine s’est terminée sur une note plus sombre : Zions Bancorp a annoncé une perte de 50 millions de dollars, soit 5 % de ses bénéfices annuels, sur deux expositions.
L’annonce a ravivé les craintes sur le crédit à la consommation et le crédit privé.
Résultat : l’indice des banques régionales chute de 6 %, sans distinction entre les acteurs.
IA – La bulle s’enfle
La presse anglo-saxonne ne parle que de ça : la bulle de l’intelligence artificielle.
Dix start-ups non rentables ont vu leur valorisation grimper de 1 000 milliards de dollars en un an.
Parmi elles : Perplexity, Anysphere, Scale AI, Figure AI, Databricks, OpenAI, Anthropic, xAI…
Même les investisseurs commencent à s’y perdre.
Les valorisations défient la logique, mais tant que la musique joue, tout le monde continue de danser.
On saura qu’on était dans une bulle… le jour où elle éclatera.
Marchés émergents – Disparités régionales
L’indice MSCI EM a progressé de +0,98 % en dollars jeudi.
La Corée (+7,50 %), le Mexique (+2,96 %), l’Inde (+2,46 %) et Taïwan (+1,29 %) mènent la hausse.
En revanche, la Chine (-3,76 %) et le Brésil (-1,14 %) reculent.
Un tableau contrasté qui illustre bien l’humeur du moment : l’incertitude reste, décidément, le maître-mot.