Le marché obligataire et Trump (!) pourrait gâcher la fête sur les marchés actions
Zone euro – BCE :
Les tensions commerciales pèsent lourdement sur l’économie européenne. Ce vendredi après-midi, Donald Trump a menacé d’imposer des droits de douane de 50 % à partir du 1er juin, une mesure susceptible de freiner considérablement la croissance et de pousser la BCE à poursuivre sa politique d’assouplissement monétaire. Dans ce contexte tendu, une note positive provient de l’accord conclu entre l’Union européenne et le Royaume-Uni dans les domaines de l’alimentation, de la sécurité et de la défense. Cet accord intervient alors que la Commission européenne a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour la zone euro (+0,9 % en 2025 et +1,4 % en 2026, contre respectivement +1,3 % et +1,6 % précédemment), et que les indicateurs PMI montrent un affaiblissement de l’activité (49,5 en mai contre 50,4 en avril), principalement dû au recul du secteur des services, tandis que l’industrie manufacturière résiste davantage.
États-Unis :
Moody’s a retiré la note AAA aux États-Unis, invoquant l’augmentation continue de la dette publique ces dernières années. Cette décision a contribué, en début de semaine, à une nouvelle hausse des rendements des obligations souveraines américaines. Elle intervient dans un climat politique tendu, marqué par de vifs débats à la Chambre des représentants autour du budget proposé par l’administration Trump. Un compromis a finalement été trouvé d’extrême justesse, avec 215 voix contre 214, en faveur d’un budget qui prolonge en grande partie les baisses d’impôts de 2017, introduit de nouveaux allègements fiscaux pour les ménages, mais prévoit également des coupes dans les dépenses de santé (Medicaid) et les subventions environnementales. Le texte doit encore être approuvé par le Sénat, où il pourrait faire l’objet de longues négociations, le projet aggravant la trajectoire déjà préoccupante du déficit public.
Ce compromis budgétaire apporte un léger soulagement aux investisseurs, après une période marquée par des inquiétudes sur la soutenabilité du déficit américain, qui avoisine actuellement les 6 % du PIB. Ces tensions ont contribué à la baisse des marchés actions et à une poussée des taux d’intérêt à long terme, notamment sur les obligations à 30 ans dont le rendement a franchi les 5 %. En parallèle, les négociations commerciales se poursuivent : Washington a averti que les pays n’ayant pas conclu d’accord à l’issue du délai de 90 jours s’exposeraient à des sanctions.
Dans ce contexte incertain, la Réserve fédérale reste prudente. Elle repousse les anticipations de baisse des taux directeurs, invoquant des pressions inflationnistes persistantes. Les membres de la Fed jugent l’orientation actuelle de la politique monétaire adéquate et estiment qu’un assouplissement ne serait envisageable qu’en cas de dégradation significative du marché de l’emploi. Pour l’heure, l’économie américaine affiche une certaine résilience : l’indice PMI composite s’est redressé en mai à 52,1 (contre 50,6 en avril) et les inscriptions hebdomadaires au chômage ont légèrement reculé à 227 000, contre 229 000 précédemment.